Miravos diario

mardi 20 mai 2008

¡ Ya se acabó !

On a entamé la route du retour vers la France. On ne vous cache pas notre impatience de vous revoir après un an et des poussières, alors va falloir placer des weekends dans les agendas ! On ira passer des nuits sous la tente dans la montagne. Oh ouuui 1 Et un petit orage inopiné finira de vous persuader qu’on apprécie toujours plus son confort quotidien après avoir vécu dans les pires conditions. Des amateurs pour le weekend du 32 juillet ?

D’ici là on vous raconte où on a trainé nos bottes depuis 15 jours. D’Arequipa au Pérou on est revenu à La paz, la capitale des boliviens. Le grand marché a été notre quartier général pendant 2jours. On y trouve de tout et toute sorte de passants. Nos stands préférés auront été ceux des jus de fruits. Comment résister à toutes ces bonnes vitamines ? Autre argument , le prix ridicule de la dose : de 20 à 50 centimes €. On ne s’est donc pas privé ! Pour rentrer à tant en Argentine on a parfois du manger de grosses journées de bus comme la fois où on a quitté La paz pour Sucre en faisant une halte dans un parc animalier de la région de la région de Cochabamba.


















Bus de nuit puis de jour puis de nuit ! 25 heures de bus en 30h… C’est d’autant plus fatiguant quand le chauffeur vous inflige sa musique pourrie à bloc ou quand il n’y a pas assez de place dans le van et qu’il faut se contenter d’une seule fesse assise pendant 3h. A travers les villes qu’on a visité, les boliviens nous un peu déçus dans le contact qu’ils ont avec nous les étrangers. Distant, opportuniste et un poil raciste. Sans doute parce que leur condition sociale est le résultat de notre domination économique. Quand on se retrouve face à la réalité du quotidien des mineurs de Potosi on comprend mieux pourquoi.

Cela fait 400 ans que le cerro rico (la montagne riche de Potosi) est exploitée pour les minéraux qu’elle recèle. Les 10 000 mineurs qui y travaillent sont aujourd’hui organisés en coopérative, chaque coopérative administrant une à plusieurs mines. Ce sont en tout 200 mines en activité. On est descendu dans l’une d’elles. Il faut s’accroupir, passer sous les tuyaux et dans les tunnels. L’immense majorité doit bosser tous les jours (sauf samedi et dimanche tout de même ) pour nourrir la famille. Les meilleurs mineurs, qui sont actionnaires de la coopérative après avoir acheté leur droit d’entrée de 1000 dollars (7500 bolivianos), gagnent 100 bolivianos/ jour (divisez par 10 pour avoir en euros). La 2° classe gagne 60 bs/jour plus variable et la 3° classe gagne 60 bs/jour. Ces derniers travaillent dans le transport du minerais, les 1° administrent les opérations. Moins on bosse et plus on gagne, comme dans les grandes entreprises ! A souligner qu’avec 60 bolivianos on mange et on dort sans aucun problème. On peut même prendre l’apéro ! Le problème c’est que cet argent ils doivent s’en servir pour toute la famille qui est souvent nombreuse, de 3 à 7 personnes non actives (gamins et vieux). L’age de la retraite est 60 ans. C’est rare qu’ils l’atteignent puisque l’espérance de vie du mineur est de 45 ans. Le niveau de vie des mineurs fluctue selon les cours du minerai sur le marché internationale. En ce moment ce n’est pas la fête mais il ya 5 mois ça l’était ! Pour s’attirer les faveurs de la Pacchamama et ainsi démarrer la prospérité dans les mines, les mineurs quechuas sacrifient un lama. La cérémonie est plutôt décousue. Avant de l’égorger ils lui font avaler des feuilles de coca, du sal (ou du sucre on a pas bien vu) et un verre de Potosina, la bière locale. Ils partagent avec la Pacchamama (pardon, la terre mère) tout ce qu’ils ont. On met le lama face au soleil et hop, égorgé. Le sang récolté est tout de suite offert aux familles alentours pour qu’elles l’éparpillent sur les murs de leur maison, idem sur l’entrée de la mine. On dirait que ça n’a rien d’exceptionnel, pas d’incantations, ps de lecture de texte religieux… Du coup c’est presque du barbarisme. Ils y croient quand même à fond et accompagnent ça d’explosions de bâtons de dynamite pour célébrer le nouveau cycle. C’est jour de fête, ils finiront tous saouls et le lama sur le barbecue !



Apres ce dernier épisode sur l’Altiplano, on est descendu près de la frontière sur Tarija pour goûter un peu les vins boliviens. Un peu parce qu’ils n’en ont pas beaucoup et que c’est pas les meilleurs d’Amérique latine ! Dans le bus qui nous emmenent dans la vallée des vignobles on apprend qu’une grève nationale aura lieu le lendemain pour protester contre l’autonomie de la région de Santa Cruz, la plus riche de Bolivie (because petrole). Les grèves ici c’est pire qu’en France. Oui on n’est pas les plus chiants ! En Bolivie ils bloquent l’entrée et la sortie des villes aux camions et bus. Il faut absolument qu’on parte dans la nuit et qu’on atteigne la frontière argentine dans la matinée ! Bien qu’on subisse les multiples erreurs d’organisation des boliviens on passe la frontière avec 5 h de retard mais on la passe quand même ! Traversée de rio sur un mini bateau et nous voila au pays ! Enfin le pays d’adoption, l’Argentine !

Depuis on a passé quelques jours dans le nord ouest argentin et nous sommes revenu à Buenos Aires samedi. On a eu droit à une journée dans un ranch avec barbecue et cavalcades. L’hospitalité argentine vécue en live ! Ca fait du bien de revoir Buenos Aires, de revivre la vie porteña. Toutes les bonnes choses ont une fin ! Le blog se termine ici. A tres bientot, en France!

mercredi 30 avril 2008

Le 13eme travail d´Hercule: du Choquequirao au Machu Picchu

Allin punchaw! Bonjour, en quechua évidemment!

On quitte Cuzco pour le dernier trek du voyage. Celui-ci part du village de Cachora (près de Cuzco) passe par le site inca du Choquequirao et termine sur le célèbre Machupicchu. Ce trek, long et difficile (en raison de l´altitude) s´effectue à l´aide d´une mule et de son propriétaire pour porter les sacs. On a choisi de ne pas s´inscrire sur les longues listes d´attente de l´Inca trail puisque c´est un concentré de tout ce qu´on aime pas: encadré par des agences, 200 personnes par jour sur le chemin, on se fait porter les sacs par les mules et les repas sont préparés par les cuistos... Bref, c´est pour les assistés.
A Cuzco, on achète les provisions pour le trek qui doit durer 10 jours : beaucoup de pâtes et 15 lts d´eau (pas suffisant pour 10jrs mais on compte en racheter à Cachora). Contrairement à la Patagonie où l´eau des ruisseaux était excellente et abondante (direct des glaciers!), ici l´eau est plus rare et pas souvent potable. Compte tenu de cette information il nous est donc impossible de faire le trek par nos propres moyens. Au croisement pour Cachora où nous dépose le bus, on attend, comme les péruviens, le colectivo (ici, taxi collectif) et on refuse le taxi à touriste. La voiture (un break toyota) arrive avec déja 2 personnes à l´avant (dont le chauffeur) et 3 à l´arrière (dont une petite fille). Un couple de personnes agées montent alors. C´est complet pour nous. Et ben NON! Les sacs vont sur le toît, le vieux dans le coffre entre les tonnes de bagages qui s´empilent et moi et Gaétan à l´arrière.Vive le Pérou! Un peu plus loin on prendra même un autre passager qui montera... devant! On est 9!
Le chauffeur nous dépose chez une loueuse de chevaux. La femme est très gentille et nous offre même le coucher de ce soir et le repas du midi. Suite à une discussion avec elle à propos du circuit qu´on souhaite réaliser, on se rend compte que nos gigantesques réserves d´eau sont un
peu inutiles et qu´on peut acheter à manger et à boire à chaque campement. Nous voila face à un
choix: partir seuls ou avec une mule qui porte tout notre stock? On hésite longuement sur la marche à suivre. On finit par décider de contrater l´arriero (mulier) jusqu´au Choquequirao puis de là voir. Ce dernier, Vicente, est jeune; 18 ans selon sa mère, 15 selon nous et on se méfie un peu. Et en plus il faut le nourrir et on est pas sur que nos provisions suffiront.
Pendant le début de soirée à Cachora on discute avec les enfants du village pour connaitre un peu plus leur quotidien. Tous ne vont pas à l´école et quand ils y vont c´est seulement le matin. L´après midi est consacrée à jouer et à aider les parents. Les plus petits sont aussi les plus sales. Ils sont habitués à jouer dehors sans la surveillance des adultes dès qu´ils savent tenir debout. Leurs maisons sont construites en adobe et donnent l´impression d´avoir été construites par les parents (ce qui est peut être le cas). La vie du village s´articule autour du travail dans les champs.
Le lendemain matin (la nuit porte conseil) on est déja dans l´optique de continuer la route seuls après le Choquequirao (c´est à dire après 2 jours de marche) . Les 10 premiers kilomètres sont plats et très agréables. Au premier col on aperçoit déja, au loin, le Choquequirao. On descend ensuite 1000 m pour traverser le rio Apurimac. Dans le canyon il fait très chaud. Il nous reste ensuite 600m de montée (5kms) que nous plions en 1h. Cette introduction nous a montré que la suite allait être costaud mais on est bien décidé à continuer seuls à partir du 3eme jour. Ce sera plus marrant et un défi de plus à relever (le dernier du voyage). Et nous les défis on y a pris goût!
Le soir au campement on fait bouillir 5 lts d´eau pour la rendre potable (elle prendra le gôut de la fumée et restera imbuvable...). On est pas fatigués mais on fait péter 800grs de pâtes pour alléger les sacs. Vicente se révèle un garcon bien sympatique mais on lui fait part de notre décision de continuer seuls. Pas de problème pour lui, il nous dessine même un plan de l´itinéraire à suivre.
Le lendemain après 2h de montée (sec!) on se sépare de Vicente et de notre mule qui ne peuvent aller au campement sans payer l´entrée du site que nous atteindrons, seuls, 2h plus tard (4kms) et en sueur! On prépare des pâtes à l´ail pour combattre les moustiques et on se frotte même le visage et les mains avec les gousses, ça marche encore mieux! Grand luxe, la douche à l´eau glacial du rio. C´est mieux que rien. Travailles ton mental! Pas de bol pour Alexia, elle sera assaillie par les moustiques sous la douche et en ressort propre, mais couverte de piqures. Cher payé!
Le jour suivant est consacré à la visite du berceau de l´or (Choquequirao). Considéré comme le 2eme Machupicchu, la cité a été découverte 70 ans avant (1834). C´est seulement dans les années 1990 que les archéologues s´y réintéressent et démarrent la mise en valeur du site. Détruit par les conquistadores, il ne reste que 20% des vestiges intacts, le reste a été reconstruit par des ouvriers. L´aspect le plus intéressant car unique en son genre, réside dans les lamas de pierres blanches incrustées dans les terasses. Le site ne présente pas d´autres originalités et manque de lieux religieux aux pierres finement taillées.
La siuation géographique en revanche lui donne de la splendeur. La cité se fond dans le paysage silvestre et montagneux. Les différentes ruines sont éparpillées sur les flancs de la montagne et en se rendant à la maison des sacerdotes on rencontre 2 faucons. L´un d´eux nous survole de très près. Waouh!! Au 2ème passage il pique carrément sur nous! On se protège juste à temps pour qu´il redéploie ses ailes et reste à distance raisonnable. Alexia part en courant de crainte d´une deuxième attaque, tandis que Gaétan en redemande! Plus tard on les verra chasser un oiseau et le dévorer, perchés sur une branche. A partir du jour suivant, on doit porter nos sacs, c´est le début de la véritable aventure! L´étape s´annonce longue et difficile. On la fera en 2 jours campant dans le fond du canyon et laissant la montée pour le lendemain. Notre avancée est beaucoup plus laborieuse et lente avec tous ces kilos sur le dos mais lorsque l´on croise 2 touristes de notre age montés sur leurs chevaux et guidés par un arriero et un cuisinier à pied; ou encore cet autre au campement sirotant son maté bien assi sur sa chaise pliante en face de sa table avec ses 3 mules, son cuisinier et son guide, on oublie notre fatigue bien vite...
L´après midi est consacré à la baignade dans le rio, pas si froid et bien appréciable quand le manque de douche se fait sentir. A la nuit tombée on rentre vite pour éviter la chauve souris du canyon, parait-il très agressive... La montée du lendemain ne commence qu´à 15hoo pour éviter la chaleur. Seulement voila, à 17h30 on est toujours pas arrivés au campement et la nuit tombe déja. On décide alors de planter la tente dans un enclos à cochon, seul endroit plat qu´on a trouvé en chemin. 3h n´auront suffit pour venir à bout des 1000m de dénivelé.
L´avantage c´est qu´on est seuls au campement (avec les cochons...). Au petit matin on se dépêche de rejoindre Maesal (ce village se constitue d´une seule famille...), notre objectif de la veille. Petit déjeuner préparé par la fermière c´est à dire riz, patates et oeufs! Avec ça tu grimpes comme un lama! Et on a bien grimpé en effet. On arrive au col (4200m), crevés par le poids des sacs et le manque d´air. La montée aura durée 3h30, traversant la forêt subtropicale et empruntant un chemin inca, en pierres évidemment!
Le panorama depuis le col est à la hauteur de l´effort qu´on a fourni. Les nevados de 5800m nous font face: c´est une belle pause déjeuner!





















On descend ensuite sur Yanama, 400m plus bas où nous campons dans le jardin d´une famille de paysans. Douche froide une nouvelle fois mais douche quand même! On tape la discute avec la mère de famille. Dans la maison-cuisine (ah oui ya une cabane pour la cuisine, une autre pour dormir) se balladent les cuy (à prononcer comme les parties génitales lol) avant de terminer dans les assiettes. Ce sont en fait des cochons d´Inde. Il n´y a pas d´électricité dans ce village et on s´éclaire grâce à notre lampe torche. On troque la deuxième lampe contre le souper du soir, c´est notre BA!
Après un petit déjeuner dans la cabane de la famille, on part à 7h30 à l´ascension du plus haut col du trek: 4700m. Tout se passe à merveille et à midi on atteind l´objectif. La dernière heure nous a coupé le souffle à cause de l´altitude mais on est en haut avec nos sacs. C´est un bel effort qui nous vaut l´admiration des trois belges présents au sommet mais allégés du poids de leurs sacs par les mules qui les accompagnent.
On redescend sur Totora à 3500m pour camper. L´accueil de ce soir est assez rude. Les amis de la famille n´ont pas l´air d´aimer les étrangers. Les gens de la région ne veulent pas nous apprendre des mots de Quechua, surement pour pouvoir continuer à parler entre eux sans qu´on les comprenne. Belle mentalité! Ils sont gentils mais ne veulent pas partager plus que les traditionnelles banalités des présentations. Le 8eme jour ca descend gentillement et au bout de 2h on barbotte dans les piscines thermales de Collpapampa.

Personne ne viendra nous déranger à part la vieille qui au bout d´une heure nous demande de sortir. Genre on abuse... On se remet donc en route.
Les dernières heures sont très pénibles, on en a marre, on est fatigués et on a vraiment hate d´arriver. Pour finir, on arrive enfin à Playa, village qui ne vit que de la manne des touristes qui y terminent leur trek. C´est donc moche.
On refait le plein de vivre pour les 2 derniers jours qu´il nous reste jusqu´à Aguas Calientes, le village au pied du Machu Picchu. La plupart des touristes avec leur agence s´arrêtent ici et partent à Aguas Calientes en bus. Mais nous on a la foi! Plus que 3 jours selon nos calculs! On campe devant les mini restos sur une parcelle d´herbe, faute de mieux. On ne le sait pas encore mais c´est en fait notre avant dernier jour de trek. Après 2 attaques de chien repoussées on entame la montée vers le centre cérémoniel de Llactapata, que nous atteignons en fin de matinée. On a tout le temps nécessaire de redescendre ce soir sur Aguas calientes. Yesss! De Llactapata on jouit d´un point de vue bien mérité sur le Machu.
On autosalue notre tenacité et notre persévérance en cuisinant presque toutes les pates qu´il nous reste ! Faces au machu Picchu c´était un peu comme une offrande qu´on faisait là, un remerciement à la Pacchamama (la terre merre) ! Tiens, des pâtes sauce napolitaine ! La descente sur Aguas Calientes se terminera en train, trop crevés pour longer les rails pendant 2 heures. Super ségrégation tarifaire et même spaciale sur le billet de train. C´est le carton rouge! À Aguas calientes on dort dans un lit. C´est tellement douillet qu´on aura du mal à se lever le lendemain à 3h30 pour monter au Machu dans la nuit.
L´idée est de terminer comme il se doit ce trek avec un chemin inca de pure montée sado masochiste débouchant sur le Machu Picchu. Ca a failli ne pas se faire à cause d´un malentendu au milieu de la nuit mais voila, on part à 4h30 sur les chapeaux de roue. Le premier bus arrivera en haut à 6h, on doit être là bas avant coûte que coûte. On trace donc comme des malades à la lumière de la lampe torche. Là! C´est le chemin inca qu´on doit prendre! Les marches sont toutes plus hautes les unes que les autres, on a aucune idée de notre position par rapport à l´arrivée alors on avale ces satanées marches jusqu´à perdre notre souffle et se noyer dans notre sueur. A un moment Che nous rejoint; pourquoi maintenant? Comment? En tout cas la prophétie s´est réalisée et il est revenu au matin du 10ème jour ! (Seuls les anciens porteños comprendront ce passage là lol) On aperçoit les terasses du Machu entre 2 lacets, on y est ! Il est 5h30, le chrono a été pulvérisé, nous aussi.















2 argentins nous accueillent, eux aussi en sueur. Il ne faut pas beaucoup attendre avant que les premiers bus ne débarquent. En 1/4 d´heure on passe de 10 personnes à l´entrée à 100 ! Ca a beau ressembler à Disneyland sur les bords, la cité (et même le prix exhorbitant !) ainsi que la marche pour y parvenir en valent vraiment la chandelle.

Les vestiges sont très bien conservés, les temples nombreux et le cadre naturel finit de nous envouter. Vous voyez la montagne du fond? C´est le Huayna Picchu; on y est monté aussi, histoire de se finir bien comme il faut !

Depuis, on est allé se reposer à Arequipa, la 2 eme ville du Perou. Ca vaut pas Cusco mais c´est sympa quand même. Actuellement nous sommes en Bolivie, à La Paz. Le compte à rebours à commencé. Dans 15 jours c´est le retour à la vie argentine et dans pas beaucoup plus à la vie française. Avant ça on termine de découvrir la Bolivie.

jeudi 17 avril 2008

Les incas

Au petit matin, à l´arrivée du bus à Cuzco, c´est le remue ménage. La policia nous attend pour effectuer des fouilles sur les passagers. Juste avant de descendre, une chola (femme bolivienne à l´habit traditionnel) reprend trois shampoings (qu´on devine plein de coke) qu´elle avait glissé entre nos sièges pour ne pas se faire prendre par la douane. Ca aurait pu être chaud pour nos fesses! A la descente du bus, elle ne se fait même pas fouiller; on la regarde médusés... On prend notre temps pour choisir notre auberge et on finit par s´accorder sur un hostal à l´ambiance jeune avec deux terrasses surplombant Cuzco.
La ville est magnifique, les espagnols ont mis les bouchées doubles pour convertir la capitale de l´empire inca en une cité hispanique catholique. Rien que pour la plaza de Armas ce sont trois églises qui l´entourent!!


Beaucoup de murs conservent les pierres incas, ce qui donne à la ville un style authentique : mi inca - mi espagnol.




Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué??

Tout est ancien et très bien conservé malgrès les tremblements de terre successifs. C´est très beau et très agréable. Tout une partie de la ville, celle où l´on passe notre temps, est construite sur la montagne. Cela constitue un bon entrainement au futur trek que de monter et descendre les marches pour se promener ou rejoindre l´hotel. On profite de ces quelques jours à Cuzco pour se plonger dans l´ambiance inca; préliminaire qui nous parait indispensable avant d´être confrontés aux cités du Choquequirao et Machupicchu. Visites de musées, exploration de la vallée sacrée, constitueront notre base de connaissance de la civilisation inca.
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D´ailleurs on tient à vous faire partager ce qu´on a appris donc tout de suite une petite page culturelle. Le 1er inca (inca est la traduction espagnole d´Enca, celui qui sait tout et qui peut tout) serait l´inca Yupanqui Pachaceto, vers 1100 ap.jc. L´expansion de l´empire inca a vraiment commencé en 1400 ap.jc. avec la guerre contre les Chankas qui démontra aux incas leur possibilité d´expansion par la conquête de territoires. Ils conquérirent donc un grand nombre de peuples et de territoires.

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Ce faisant, ils apprenaient la spécialité des vaincus (construction de portes antisismiques, tissage, céramique etc...) et la perfectionnaient. Au XV s, ils s´étendirent dans la zone de Vilcabamba au Pérou en créant 5 centres administratifs et religieux : GuamanMarca, Machupicchu, Victus, Espiritu pampa et Choquequirao. A cette époque, leur empire était à son apogée . La capitale et le centre de l´empire était Cuzco. Ici se trouvaient les nobles et dirigeants, vestis de rouge et parlant la langue des nobles, le Quechua. L´empire inca se serait étendu des côtes de l´Equateur au nord ouest argentin en grignotant un peu dÁmazonie. Les incas étaient monothéistes . Ils vénéraient un dieu invisible qui se trouverait au dessus du soleil (le dieu Wiracocha). Ils sacrifiaient ainsi des lamas pour les offrir à leur dieu. Parfois même, mais beaucoup plus rarement, ils sacrifiaient des enfants. On a retrouvé des momies d´enfants exceptionnellement bien conservés à plus de 6000 mètres d´altitude (on en a vu une a Salta, en Argentine!!).

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Ces sacrifiés faisaient partie des enfants qui, choisis pour leur exceptionnelle beauté, étaient envoyés à Cuzco (capitale de l´empire pour ceux qui ont déjà perdu le fil lol) afin d´être bénits par le roi. Après la cérémonie, certains restaient à la capitale tandis que les autres repartaient dans leur village accompagnés par leurs proches. Dans ce dernier cas, ils devaient y aller en ligne droite (comme les rayons du soleil) et non par le chemin qu´ils avaient pris à l´aller! On imagine les difficultés par lesquelles ils devaient alors passer. Pierres à déplacer, ruisseaux à traverser, pentes boueuses casse gueule, combats de coq le dimanche, faces à faces avec des cochons dindes enragés, etc... De retour dans leur village, ces enfants étaient considérés comme des demi-dieux. Et parfois, ils étaient offerts au dieu pour que celui-ci soit clément et amène de bonnes récoltes. On amenait alors l´enfant en haut de la plus haute montagne des environs (plus proche du soleil et donc de dieu) et on lui donnait à boire de la chicha (cet alcool de maìz assez spécial...beurk!). On l´enterrait avec des objets personnels et de la nourriture pour le voyage.
Et oui, les incas croyaient qu´il y avait quelque chose après la mort. Ils pensaient que les momifiés voyageaient 500 ans avant de revenir sur terre. Certains disent que les incas avaient plusieurs dieux. En réalité cette idée serait née de la multiplicité de dieux auquels croyaient les peuples conquis par les incas. Ce qui est vrai, c´est que les incas avaient un immense respect pour la nature, la terre mère (paccha mama). Dans leurs sculptures, on retrouve très fréquemment le condor, le puma et le serpent.
Trône du roi ou ici, de la reine!















Ici, on peut voir la pate d´un puma. Et là un lama couché! (bon ok faut le voir! La tête est en haut à droite. On vous laisse trouver le corps)

De même pour la lune et le soleil auquels ils consacraient des temples. Leur respect de mère nature était tel, que leurs constructions se fondaient dans le paysage sans même déranger les roches qui s´y trouvaient. Dans chaque ville inca se trouve une pierre qui capte l´énergie solaire et connecte la terre avec le soleil.

Pierre énergétique de Sacsayhuaman, Alexia capte la force!

Les montagnes étaient considérées comme une grande source d´énergie. C´est pour cela que la plupart des sites incas étaient fondés sur la montagne et non pas dans les vallées.


Ils avaient sans conteste la maîtrise des ressources naturelles et étaient de fin connaisseurs d´astrologie. Pour observer et mesurer les étoiles ils construisaient des mini bassines qui reflétaient le ciel. De même, ils ont construits de surprenants calendriers solaires. Les jeunes se formaient à toutes ces techniques dans des genres d´université. Pucapucara, un site inca, était spécialisé dans l´apprentissage spirituel des jeunes nobles et futurs dirigeants. En arrivant sur ce site, pour une période de 3 mois, les jeunes venaient de terminer leur entrainement physique. On leur apprenait alors l´art de construire une cité (à l´aide de maquette en pierre ci contre), à se construire spirituellement etc... Un jeûne de 30 jours terminait (pour ceux qui y survivaient) les classes. Ils apprenaient ainsi la privation en recevant uniquement de la chicha tous les 3 jours. Lorque les espagnols débarquèrent sur le sol américain (1533), l´empire inca était à son apogée et continuait son expansion.

Une des pierres présente sur le site d´Ollantaytambo, qui était en construction lors de l´invasion espagnole

Cependant, c´était aussi une période de conflits qui le fragilisait. En effet, à cette pèriode, deux des fils du roi se disputaient le pouvoir. L´un d´eux, élevé dans la noblesse, était l´héritier officiel. Le second se rebella contre les privilèges de la noblesse et réclama le droit à la gouvernance. Le 1er offrit au second de gouverner les provinces, tandis que lui, habitué des us de la noblesse, gouvernerait Cuzco. Mais cette solution ne satisfaisait toujours pas l´autre fils. Lorsque les espagnols tuèrent le frère rebèle, ils furent acclamés par les habitants de Cuzco.

Mais au bout d´un an ( c´est long mais au moins ils étaient surs d´eux !), les incas comprirent que les espagnols n´étaient intéressés que par l´or et qu´en fait d´alliés c´était leurs ennemis. (rq marrante: quand les espagnols arrivérent, les incas, n´ayant jamais auparavant vus de chevaux, leur amenèrent de l´or à manger; pensant peut être que cet animal était un envoyé de leur dieux. Les espagnols pensèrent alors que les incas croulaient sous l´or, la belle affaire !).
A Sacsayhuaman ( au bout de la 10eme fois on a reussit à bien le prononcer lol) eut lieu la première grosse défaite des incas qui s´y étaient réfugiés après la prise de Cuzco. Manco Capac, le roi de l´époque, parvint à se réfugier à Ollantaytambo, autre cité inca. Les espagnols, qui avaient pris la capitale de l´empire et infligés de lourdes pertes aux incas, repartirent insatisfaits de cette bataille. Ils voulaient la tête de l´empire, Manco Capac! Ils tinrent conseil à Cuzco et décidèrent d´aller poursuivre le roi dans sa cachète. La défense de ce dernier était très affaiblie et il serait facile de le prendre. On raconte qu´un chasqui (messager inca qui passe son temps à courrir pour divulguer la bonne parole) entendit la conspiration et partit prévenir son roi. Ce dernier envoya alors chercher des renforts dans les cités incas des environs.

Lorsque les espagnols arrivèrent à Ollantaytambo (ci-contre), sûrs d´eux, ils durent laisser leurs chevaux pour gravir les immenses terrasses et parvenir en haut de la cité. Là, ils virent le roi monté sur un cheval et armé d´un fusil... mais seul. "Ah ah ! On te tient fils de vaurien ! " Au moment où ils pensaient que c´était du tout cuit, ils virent surgirent de la montagne des milliers d´indiens armés de flêches (et aussi des arcs, histoire de lancer la fleche quand même). Ceux-ci firent un massacre et remportèrent la 2eme manche. Egalité donc. Les quelques prisonniers espagnols furent libérés en se faisant montrer la tête des vaincus, empallés en signe de trophée, avec ce message très clair que tous les barbus subiraient le même sort. Cependant les incas célébrèrent bien peu leur victoire. Les espagnols revinrent peu de temps après, en très grand nombre et poursuivirent les incas jusqu´à les massacrer. Ils prirent et détruisirent de nombreuses cités incas. Par chance, des épidémies les firent renoncer dans leur recherche du Machupicchu et celui-ci fut préservé.

Dans les années 1780, Tupac Amaru II, un indien qui se rebélait contre le joug espagnol, fut attrapé et écartelé sur la place public. Les espagnols mirent ainsi fin au dernier foyer de résistance inca et envoyèrent ses membres aux 4 coins de l´empire, pas de jaloux!
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On a eu la chance de voir les restes de cette grande civilisation, que fut celle des incas et on l´a partage avec vous par l´intermédiaire de ce récit et de ces quelques photos. Demain on part pour un trek de 9 jours qui relie une petite ville près de cuzco au Choquequirao et de là au Machupicchu. Ca risque d´être énorme! Que la force soit avec nous...

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