Fin del mundo con sabor papi !!!!!!

Nous revoila sur la toile aprés ces 15 jours d´absence. Encore une fois, de voir que les commentaires se sont accumulés et de trouver de bonnes surprises dans ses petits mails nous réchauffe le coeur dans le froid patagon. Sans plus attendre, le récit de ces 10 jours de trek, sur la plus grande des îles de l´archipel du Cap Horn, l´isla Navarino.

Un peu de culture; l´île jusqu´en 1890 (date de la découverte de la présence d´or) était habitée par les Yamanas, nomades en canoés. A partir de cette date, l´île fut envahie par les chercheurs d´or américains et européens et le peuple Yamana se métissa avec les colons. En 1953, la communauté urbaine de Puerto Williams fut créée, supplantant ainsi Ushuaia dans le rôle de la ville la plus australe du monde. Mais ça les argentins se sont bien gardés d´en parler... C´est donc vers cet autre bout du monde que nous avons jeté notre dévolu.

C´est à bord d´un coucou de 20 places que nous nous envolons vers l´île Navarino. Alexia n´est pas effrayée car l´avion qui relie son bout du monde (l´île d´Ouessant) au continent est similaire. Gaétan, lui, récite un petit "je vous salue Marie" histoire de se mettre plus en confiance.

La traversée du détroit de Magellan et le survol de la cordillère de Darwin font monter l´excitation à l´approche de cette nouvelle aventure.

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Bien qu´ayant boudé Ushuaia pour cette île plus australe et plus authentique on a tout de même aperçu la ville, ainsi que ses environs.

Entrons dans le vif du sujet maintenant. C´est armés d´une canne à pêche et de dix jours de provision que nous entamons la traversée de l´île (cf trajet en jaune).

Une fois sur l´île nous fûmes agréablement surpris de l´hospitalité de ses habitants (pas si surprise que ça quand on est une demi insulaire).

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Le vent, comme pour le premier jour au Torres del Paine est un véritable cauchemar et de face encore une fois! Par ses rafales, il rend notre progression très pénible voire même la stoppe, nous contraignant à nous assoir pour ne pas glisser le long de la falaise. Ça devient une habitude, les premières journées de trek sont très éprouvantes. D´autres difficultés étaient sur le chemin de notre premier objectif: la cabane Charles, le point le plus austral de notre trek.

Ainsi, pendant les 2 jours qui nous y méneront, nous teinterons nos chaussures de marron dans la boue (quand ce ne sont pas les genoux) et de blanc dans la neige. Que d´émotions fortes! De la traversée de névés, à la descente de falaise, en passant par des vues à couper le souffle sur le Cap Horn...

L´ascension du Mont Bettinelli nous offre une vision apocalyptique.

Son désert de roches aiguisées, balayées par le vent, rappelerait l´enfer s´il existe. Que d´efforts physiques et mentaux également pour trouver son chemin dans cet environnement sauvage, parfois hostile, mais qui nous fait découvrir une nature intacte.

Par exemple, lors de nos marches dans les forêts, on peut entendre le grincement du bois qui plie, voir la forêt s´animer aux coups de vents et craindre à tout moment qu´un arbre ne nous tombe dessus.

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Une heure de traversée dans une immensité de tourbes terminera de nous plonger dans l´atmosphère "bout du monde" de ce trek.

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Nous sommes arrivé à la cabane Charles òu nous passerons les deux prochains jours.

Feux de bois, pêche, mais pas de cueillette ni de chasse au castor, rempliront ces deux journées isolés du monde et de la civilisation. C´est un bout du monde comme dans les livres à apprécier sans modération.

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Lors de notre sortie à la pêche, sur le premier (et seul) poisson sorti par Gaétan c´est l´explosion de joie. On saute, on crie, il en faut peu pour être heureux.

Ici, tout prend une autre dimension. C´est avec regrès que nous nous voyons obligés de quitter la cabane pour continuer le trek. Le manque de douche commence à se faire sentir et ce n´est pas la pluie débutante qui suffira à y remédier.

La journée de retour sur le sentier de la boucle des "dientes de Navarino" restera mémorable de par sa difficulté dûe aux conditions climatiques. C´est simple, on ne voit pas à plus de 50 mètres, la neige tombée ces 2 derniers jours a complètement modifié le terrain. Dans l´ambiance brumeuse on se perdra au milieu de nulle part. Galère... Même grosse galère parcequ´en tentant de s´aider des photos prises à l´aller (par beau temps) on arrivera à la conclusion qu´on est bel et bien perdus. Les mains gelées, le nez qui coule, trempés jusqu´au os, on ne perd pas le moral et c´est en rebroussant chemin que nous retomberons sur des cairns (tas de pierre marquant le sentier) qui nous mènerons au sommet.

Epreuve après épreuve, on arrête pas de se surprendre de notre combativité et de notre résistance. Le soir, au campement enneigé, un plat de pâtes sauce tomate olive et parmesan nous fera oublier un court instant la fatigue et le froid. Le lendemain heureusement, nous réussirons à allumer un feu avec les rares brindilles sèches trouvées dans les environs. Nous évitons ainsi une fin de parcours pénible en "séchant" chaussures, chaussettes et gants même si nous perdrons dans la bateille des bouts de gants et de semelle. (Tel Icare, quand il voulut se rapprocher du soleil. Chaussettes et ailes de cire: même combat). Essuyant tempêtes éphémères et éclaircies tout aussi éphémères, nous bravons cols, passage de rio, traversées de bois dévastés par les hordes de castor.

Les vues pittoresques sur les montagnesdéchiquetées de l´île, constituent notre quotidien durant ces 4 derniers jours.

Le paso Virginia, la dernière difficulté de ce trek, finit de nous ravir de notre séjour sur cette île de l´archipel du Cap Horn.

Le retour à la civilisation après ces 10 jours d´isolement est apprécié à sa juste valeur. 10 jours sans douche (ça se sent...), 10 jours à ne manger que des pâtes et du riz (et une truite!), 10 jours de vie nomade, c´est long! Ce trek nous aura amené tout au long de ces 66 kilomètres au bout du monde. Ce sera avec beaucoup d´enthousiasme que nous encouragerons les voyageurs en quête de dépaysement à aller séjourner sur cette île. D´ailleurs Eduardo, le très sympatique gérant de l´auberge qui nous a accueillit avant et aprés notre excursion, promouvoit l´île sur son site internet. Voila la page si vous voulez y jeter un coup d´oeil. Il y a même mis des photos de nous. http://www.hostalindependencia.es.tl/Dientes-del-Navarino.htm

Notre prochaine destination est encore une île chilienne. Il s´agit de l´isla Chiloe. On quitte demain la Terre de feu pour la région des lacs, zone 2 de notre parcours pour ceux qui suivent, lol. Au programme, repos des jambes et reprise des kilos perdus.

A trés bientôt. On pense à vous tous les jours, ou presque! Un abrazo grandisimo!